Peut-être pour renouer avec une tradition familiale (mes grands-parents étaient tuiliers), j’ai ressenti le besoin de mettre les mains dans la terre, il y a une vingtaine d’années.

Dans mon atelier de La Tronche en Isère, mon travail de modelage, estampage, d’empreintes, de jeux avec la terre, ses grains, ses couleurs, reste volontairement confidentiel.

Autodidacte, je me suis particulièrement intéressée aux terres mêlées qui offrent mille possibilités de coloris et d’effets. Les résultats qui en émergent semblent sortis de la pierre, du marbre, du bois ou de tout autre matériau naturel.

Dans la terre, j’ai voulu graver cette nature qui nous entoure. Mon travail d’empreintes d’écorces, de vermoulures m’a ensuite tout naturellement conduit vers un travail de mise en valeur de nos outils de cuisine… et le souvenir de nos grands-mères, racines de nos origines, est remonté à la surface.

Enfin, l’Afrique a été un pas de plus vers la recherche de la nature primitive. Le grès noir est apparu dans mon travail pour élaborer des sculptures de bustes de Nouba de la tribu de Kau au Soudan. Puis les poupées Ashanti de l’Afrique de l’ouest, symboles de la femme, ont suivi.

Et bien d’autres idées de créations, bien d’autres sources d’inspiration trottent dans ma tête. La création est sans fin, et heureusement !

Patricia Delormas