A moins d’une demi-heure de Bouaké, ville du centre de la Côte d’Ivoire, en pays Baoulé, se trouve le CENTRE de POTERIE de TANOU-SAKASSOU.

Lors d’une visite en février 2023, j’avais émis le souhait de revenir pour un stage dans ce centre. Ce fut chose faite en juin 2023.

Héritier de cette tradition par sa grand’mère, potière reconnue, Anicet YAO dirige cette coopérative avec une petite dizaine de jeunes potiers.

Les grands pots, jarres, vases sont montés par les hommes. Les soupières, photophores, plats, bols sont l’affaire des femmes.

Pas de tour. Tout est monté au colombin affiné à l’aide d’une cosse de graines locales et poncé au galet. La particularité de cette terre (séchée, pilée au mortier de bois et passée au tamis) est qu’elle est rendue imperméable après plusieurs ponçages à l’aide de galets. Pas d’émaillage, pas d’imperméabilisant.

Puis une cuisson dans un grand four à bois. Et après un passage dans un bain de décoction d’écorces locales, les poteries obtiennent cette couleur sombre, voire noire ou tachetée.

J’ai passé une semaine de stage inoubliable, autant sur le plan technique que sur le plan humain.

Anicet YAO m’a initiée à ces techniques traditionnelles n’utilisant que peu d’outils, sinon d’outils naturels (bambous, bois, cosses, galets de toutes formes). Nous avons échangé sur les différences entre nos techniques, nos matériels, nos outils et nous sommes rendus compte que nous avions, somme toute, de nombreux points communs (la terre reste la terre !).

Mais je resterai à tout jamais marquée par l’accueil, les encouragements, les conseils de tous qui m’ont été donnés, par la chaleur humaine, la bonne entente, la solidarité qui règne entre les membres de cette coopérative, par la gentillesse des habitants et des enfants.

C’est promis, j’y retournerai.